De la bienveillance…
Lorsque après une dure journée avec les enfants, vous vous dîtes : “la bienveillance est inutile…Ils sont complètement agités, ils ne tiennent pas en place””…
Il me semble que la bienveillance n’a pas pour objectif de “calmer les enfants”, ni “qu’ils fassent comme on le souhaite”…
Il me semble que la bienveillance, c’est accueillir l’autre (ici les enfants) tel qu’il est, sans jugement, sans attente (trop fac’ ! 😉….), non ?
C’est pénible à vivre des enfants agités….c’est certain : cela nous bouscule dans note besoin de calme, de sérénité…
Cependant, l’idée en Montessori n’est pas de les “calmer”, mais qu’ils soient “intéressés”, investis dans des activités.
S’ils ne le sont pas, c’est qu’ils ne trouvent pas la nourriture psychique dont ils ont besoin dans leur environnement (d’où le travail fondamental en Montessori sur l’environnement offert aux enfants pour accompagner leur développement spontané)… ou qu’ils sont “gênés” par de la fatigue, des émotions non digérées, des préoccupations d’ordre familial, etc…auquel cas, ils n’ont aucune disponibilité pour faire quoi que ce soit…
Le critère d’une classe qui tourne en Montessori est bien plus le taux d’activité que l’on peut observer que le “calme”.
Le calme n’est pas la mesure d’une classe bien gérée en Montessori et il ne faut, à mon sens, pas trop se focaliser sur ce critère, car des enfants qui “travaillent” peuvent être assez bruyants, notamment parce qu’ils échangent beaucoup entre-eux, voire cassent de la vaisselle, font tomber des choses par terre, etc..
Ne vous prenez pas trop la tête avec le niveau sonore de votre classe : concentrez-vous sur ce qui est chouette et se passe bien (3 enfants passionnés par un puzzle de géographie par ex et qui coopèrent super bien ensemble) : cela vous fera du bien et vous donnera de l’espoir que cela est possible ! Et cherchez, cherchez inlassablement ce qui pourrait intéresser ce petit “agité” que rien ne semble pouvoir intéresser plus d’une minute …
Oui, je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire…
Mais surtout surtout, ne prenez pas contre vous les manifestations de l’enfant : il est comme il est ; il fait comme il peut et s’il est “agité”, ce n’est pas pour vous défier ni vous embêter : c’est parce qu’il ne peut pas faire autrement là à l’instant T…
Une phrase d’Hadrien Roche ou de Maria Montessori exprime bien la posture de l’éducateur face à un enfant non “normalisé” et qui s’agite dans tous les sens :
“n’intervenez pas auprès d’un enfant avec l’âme d’un policier, mais soyez avec lui tel un médecin qui cherche tous les moyens habiles qui vont permettre au “malade” de retrouver le chemin de la santé..”
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